Dernières actualités avec #Karin Keller-Sutter


24 Heures
4 days ago
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La Suisse prête à payer très cher pour rester dans les petits papiers de Washington
La Confédération a présenté une batterie de mesures pour calmer les ardeurs protectionnistes américaines. Un plan qui pourrait coûter des dizaines de milliards à l'économie suisse. Publié aujourd'hui à 12h11 La présidente de la Confédération ne s'est pas rendue les mains vides à Washington pour sa rencontre avec le nouveau secrétaire d'État américain Marco Rubio. KEYSTONE En bref: La Confédération tente une nouvelle stratégie pour réduire le déficit commercial, qui a atteint 39,5 milliards de dollars en 2024. Trump y voit une manière pour la Suisse de détourner des milliards provenant de la richesse nationale américaine. Lors de leur entretien téléphonique du 31 juillet, la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter a tenté de l'en dissuader, mais sans succès. Cette stratégie a été abandonnée au profit d'efforts pour réduire rapidement l'important déficit de la balance commerciale. L'initiative comprend des propositions pour résoudre le problème de la fonte de l'or , qui a creusé le déficit commercial de 20 milliards cette année. La pharma doit construire une sorte de «hub de production» aux États-Unis. Roche , par exemple, dispose déjà de vastes installations industrielles qui demandent un important développement. L'entreprise pharmaceutique prévoit de produire principalement aux États-Unis son nouveau médicament contre l'obésité CT-996. Il s'agit également de délocaliser une partie de la recherche aux États-Unis. La Confédération souhaite par ailleurs acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) américain. Une démarche similaire est prévue pour le pétrole américain, avec une marge de manœuvre encore plus importante. Acquisition de nouveaux Boeing par Swiss Les achats militaires américains doivent par ailleurs être renforcés. La Suisse investit des milliards dans ce secteur, notamment pour l'acquisition des avions de combat F-35 et d'autres équipements militaires. Lors de la conférence de presse de jeudi, Karin Keller-Sutter a précisé que le Conseil fédéral faisait référence à des projets d'armement en cours. La Suisse maintient ses acquisitions de F-35 et Patriot, a déclaré la ministre des Finances. «Et ceux-ci auront aussi besoin de munitions à l'avenir.» Au total, il s'agit d'achats de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Swiss devrait également contribuer en achetant des avions Boeing aux États-Unis. S'y ajouteraient les investissements prévus par Stadler Rail et Peter Spuhler, le plus gros actionnaire et président du conseil d'administration du fabricant de matériel roulant. Tout cela n'est pas gravé dans le marbre. Les plans peuvent évoluer: certains éléments pourraient être supprimés et d'autres mesures ajoutées. Il fallait agir rapidement avec cette initiative stratégique, car le Conseil fédéral s'est trouvé pris au dépourvu par l'offensive de Trump. Le contenu et la portée du paquet expliquent aussi pourquoi le groupe de représentants économiques suisses qui a rencontré hier Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin était composé de cette manière: Severin Schwan, président du conseil d'administration de Roche, Marcel Erni et Fredy Gantner, cofondateurs de Partners Group, Jens Fehlinger, CEO de Swiss, ainsi que Daniel Jäggi, président du négociant en matières premières Mercuria. Cas controversé de l'agriculture La question de la contribution de l'agriculture reste débattue. Il s'agirait notamment de faciliter l'importation de bœuf américain. Il semblerait que le secteur économique souhaite compenser les pertes agricoles par des paiements directs. Par le passé, toutes les négociations et discussions portant sur un accord de libre-échange avec les États-Unis ont échoué. Le paquet inclut également des mesures moins contraignantes, notamment un soutien à la création d'un système d'apprentissage aux États-Unis et une initiative dans le domaine de l'intelligence artificielle et de la robotique. Le paquet aurait été bien accueilli par le secrétaire d'État américain Marco Rubio. Par ailleurs, des contacts ont aussi été pris avec l'émissaire de Trump, Steve Witkoff. Chez lui aussi, l'initiative aurait trouvé une oreille attentive. Karin Keller-Sutter a souligné jeudi devant les médias que le Conseil fédéral respectait le mandat de négociation approuvé par les commissions de politique extérieure du parlement. Mais elle a également précisé qu'un tel mandat n'était pas juridiquement contraignant. Empire Trump et conflit d'intérêts Reste à savoir qui profitera de toutes ces promesses d'investissements. Eric Trump et Donald Trump Jr., les fils de Trump, ont lancé en début de semaine un nouveau véhicule d'investissement boursier, une «special purpose acquisition company», ou SPAC. Ils l'ont appelé «New America». Ce fonds entend investir dans des entreprises qui «jouent un rôle essentiel dans la relance de la production nationale, le développement d'écosystèmes d'innovation et le renforcement de chaînes d'approvisionnement critiques». Cette entreprise pourrait bien elle aussi tirer parti des efforts de la Suisse. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan Les droits de douane, punition pour la Suisse? Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Arthur Rutishauser est rédacteur en chef de la «SonntagsZeitung». Docteur en économie, il était à l'origine journaliste économique. Plus d'infos @rutishau Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
5 days ago
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Le Syna appelle la Confédération à des mesures fortes face aux droits de douane américains
Le syndicat interprofessionnel appelle l'État à protéger d'urgence les secteurs d'exportation menacés, suggérant un plan en trois étapes. Publié aujourd'hui à 15h56 Pour Syna, des dizaines de milliers d'emplois se trouvent menacés par les droits de douane exorbitants décidés par le président américain, notamment dans le domaine de l'horlogerie. KEYSTONE L'inquiétude gagne la Suisse alors que la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et le vice-président, Guy Parmelin, sont rentrés de Washington sans avoir rien obtenu de Donald Trump sur les droits de douane . Ce jeudi 7 août, via un communiqué de presse, Syna appelle à des mesures de protection immédiates pour les métiers de l'industrie d'exportation. Machines, électrotechnique, métallurgie, horlogerie, industrie chimique et pharmaceutique: pour le syndicat interprofessionnel, des dizaines de milliers d'emplois se trouvent menacés par les droits de douane exorbitants décidés par le président américain. Et cela «en particulier dans les régions exportatrices comme le Jura, l'Argovie, la Suisse orientale et le Tessin», précise le communiqué. Le syndicat appelle ainsi «instamment le Conseil fédéral et le parlement à agir», et cela en trois étapes. Il demande ainsi, à court terme, «une prolongation immédiate des indemnités en cas de réduction de l'horaire de travail pour les branches les plus durement touchées». Pas de marche arrière sur la transition énergétique À moyen terme, il imagine «un plan d'action coordonné des pouvoirs publics pour aider les entreprises à sécuriser durablement leur production, leurs débouchés et leurs emplois» incluant notamment «des investissements publics dans la recherche, l'innovation et le numérique» ou encore «une réindustrialisation axée sur la qualité, la durabilité et des conditions de travail équitables». Sur le long terme, Syna enjoint aux autorités de ne pas «renoncer aux standards de qualité suisses reconnus» et à ne pas «affaiblir les droits des travailleurs [ni] faire marche arrière sur la transition énergétique et les acquis sociaux». Plus sur les droits de douane américains Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Lea Gloor est journaliste au sein de la cellule digitale depuis février 2025. Elle est titulaire d'un Master en journalisme de l'Université de Neuchâtel depuis 2014. Plus d'infos @LeaGloor Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


La Presse
5 days ago
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Les droits de douane frappent l'industrie du gruyère
Les producteurs suisses de gruyère se préparent à une forte baisse des ventes aux États-Unis après que le président Donald Trump a annoncé des droits de douane de 39 % sur les produits suisses qui entreront en vigueur jeudi (7 août) et qui menacent de coûter à l'industrie des millions de dollars en perte de revenus cette année. Reuters La présidente suisse Karin Keller-Sutter et le ministre des Affaires Guy Parmelin se sont rendus à Washington mardi (5 août) dans un ultime effort pour négocier avec les responsables américains. Le Gruyère, la plus grande industrie fromagère de Suisse, voit 40 % de sa production expédiée à l'étranger, dont un tiers à destination des États-Unis. Anthony Margot, un affineur de cinquième génération, a déclaré qu'immédiatement après l'annonce des droits de douane, vendredi 1er août, il a commencé à recevoir des appels de clients américains « très inquiets » qui espéraient qu'un accord pourrait être trouvé. Les producteurs de gruyère ont déjà réagi en réduisant leur production de 3 %, en augmentant leurs investissements en matière de marketing et en se préparant à augmenter les prix pour les consommateurs américains. L'association des producteurs « Interprofession du Gruyère » estime que les exportations annuelles vers les États-Unis, qui s'élèvent en moyenne à 4000 tonnes, pourraient diminuer de 1000 tonnes en raison des nouveaux droits de douane. Cela réduirait les recettes de 15 millions de francs (18,6 millions de dollars), a déclaré Olivier Isler, directeur de l'association, ajoutant que les droits de douane constituaient un « coup dur » pour l'industrie. Les autorités suisses étaient apparemment optimistes au début de l'année, car elles pensaient que les négociations permettraient d'éviter des prélèvements importants, mais l'annonce de vendredi a laissé le pays sous le choc. « Nous nous retrouvons finalement dans la catégorie des pays où les impôts sont les plus élevés », a déclaré M. Isler.


24 Heures
6 days ago
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Droits de douane: Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin à Washington pour négocier
Pour l'instant, aucun rendez-vous n'est pris avec Donald Trump, alors que les dirigeants suisses veulent négocier un accord en personne à Washington. Publié aujourd'hui à 01h49 Mis à jour il y a 12 minutes Guy Parmelin et Karin Keller-Sutter en conférence de presse à Genève sur les négociations concernant les tarifs avec les États-Unis, 9 mai 2025. AFP La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le conseiller fédéral Guy Parmelin arrivent mardi en urgence à Washington pour tenter de négocier avec Donald Trump, dans un compte à rebours serré avant l'échéance de jeudi pour les droits de douane, prévus à 39% pour les produits suisses arrivant aux États-Unis. Dans un communiqué publié mardi, le Conseil fédéral a annoncé que Karin Keller-Sutter, également ministre des Finances, ainsi que Guy Parmelin, le ministre de l'Économie, se rendent à Washington «afin d'obtenir des entrevues avec les autorités américaines» pour discuter des droits de douane. «L'objectif est de présenter aux États-Unis une offre plus attrayante, qui permette de diminuer le montant des droits de douane additionnels appliqués aux exportations suisses, tout en tenant compte des préoccupations des États-Unis», précise le communiqué. Aucun rendez-vous n'est prévu «pour l'instant» avec Donald Trump, a fait savoir un responsable de la Maison-Blanche à l'AFP. Surprise Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin arrivent à Washington «accompagnés d'une petite délégation» incluant deux secrétaires d'État, détaille le communiqué. La Suisse a été sonnée par les annonces de la Maison-Blanche la semaine passée qui a relevé les droits de douane applicables aux produits helvétiques à 39%, contre 31% initialement prévus début avril. Une surprise d'autant plus grande que le gouvernement avait d'emblée choisi la voie de la négociation après ce que Donald Trump avait surnommé le «Liberation Day» (jour de la libération). Ce niveau, beaucoup plus élevé que les 15% qui vont être appliqués aux produits de l'Union européenne importés aux États-Unis, suscite de vives inquiétudes chez les entreprises. Dans un communiqué publié lundi après une réunion de crise, le Conseil fédéral a fait valoir que près de 60% des exportations de biens suisses aux États-Unis risquent d'être frappés par ces droits de douane supplémentaires de 39%. Le gouvernement s'est réuni lundi à distance pour une séance extraordinaire face à l'urgence de la situation pour trouver une solution d'ici le 7 août. Partenaire clé Les États-Unis sont un partenaire clé de la Suisse, les échanges commerciaux entre les deux pays ayant «quadruplé au cours des 20 dernières années», a souligné lundi le Conseil fédéral. La Suisse est le sixième plus gros investisseur étranger aux États-Unis et occupe même «le premier rang» au niveau des investissements dans la recherche et du développement, n'a pas manqué de rappeler Berne. Selon les relevés des douanes, les États-Unis captaient 18,6% des exportations de marchandises de la Suisse en 2024, qui y exporte surtout des médicaments. S'y ajoutent des machines industrielles, des capsules de café et les produits emblématiques de la Suisse comme des montres, du fromage et du chocolat. L'horlogerie fait partie des secteurs qui risquent d'être durement touchés, puisque les montres sont produites dans le pays pour pouvoir y apposer le label «Made in Switzerland» (Fabriqué en Suisse), considéré comme le gage de leur grande qualité. «En personne et sur place» Dans un entretien publié lundi soir par Le Temps, le patron du groupe Swatch, Nick Hayek, avait appelé la présidente de la Confédération à se rendre en personne à Washington. «Il faut que notre présidente Karin Keller-Sutter réagisse et trouve une solution en personne et sur place», a ajouté le patron du groupe horloger. D'après les calculs du professeur d'économie Hans Gersbach, ces droits de douane à 39% pourraient coûter entre 0,3% et 0,6% de croissance annuelle à la Suisse. L'impact sur son produit intérieur brut (PIB) pourrait même grimper à «au moins 0,7%», selon le sort réservé aux produits pharmaceutiques, un pilier de l'économie helvétique, a-t-il prévenu. Dans une interview mardi avec la chaîne de télévision CNBC, Donald Trump a évoqué une surtaxe qu'il compte imposer sur les produits pharmaceutiques. «Nous allons, d'abord, mettre un droit de douane bas sur les produits pharmaceutiques, mais, dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite ce sera 250% parce qu'on veut des médicaments fabriqués dans notre pays», a-t-il affirmé. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
01-08-2025
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La Suisse humiliée? La réponse de Karin Keller-Sutter à Trump sur le Grütli
La présidente s'est rendue sur la prairie des fondateurs dans la foulée des annonces des taxes douanières. Et elle préfère la ferveur aux critiques. Publié aujourd'hui à 18h21 Après avoir évité le sujet lors de son discours, Karin Keller-Sutter a riposté sur les taxes douanières devant les médias. Flueeler En bref: La nation d'abord. Dans la prairie du Grütli, Karin Keller-Sutter frise avec le protectionnisme patriotique. Rien ne doit gâcher la fête, le jodel, les lancers de drapeau, le cor des Alpes et la ferveur populaire qui se lit dans les visages, les chemises edelweiss et les casquettes à croix blanche. Rien. Pas même une annonce d'outre-Atlantique relevant à 39% les droits de douane . La présidente de la Confédération n'en dira pas un mot dans son allocution officielle. Délicatement, elle évacue le problème – qui met la Suisse économique et politique en ébullition – avant sa prise de parole. « Que dire sur le coup de marteau qu'a reçu la Suisse? » interroge l'oratrice avant de lui céder les planches. «Il faut travailler et trouver des solutions. Mais ne donnons pas trop de place à cet événement. Aujourd'hui, c'est notre jour. C'est la fête nationale.» Applaudissements dans l'assemblée. Karin Keller-Sutter a les patriotes derrière elle. Mais une heure plus tard, lors d'un point presse organisé à l'ombre d'un arbre centenaire, le ton change. Et l'Amérique éclipse le 1er Août. Karin Keller-Sutter lors de son discours à la prairie du Grütli pour la fête nationale suisse, le 1ᵉʳ août 2025. Flueeler) «L'interprétation de Donald Trump est absurde» D'emblée, la présidente de la Confédération est interpellée sur le président américain avec qui elle s'entretenait la veille. «Que veut Donald Trump?» Karin Keller-Sutter déballe, non sans laisser transparaître une pointe d'agacement. « Ce droit de douane de 39% était une surprise pour le Conseil fédéral. Nous sommes déçus, le tarif prévu dans l'accord était bien inférieur et avait le soutien des ministres de son cabinet», répond-elle sans articuler de chiffres précis. L'échec des négociations est exclusivement lié à l'équilibre de la balance commerciale, en faveur de la Suisse, et à rien d'autre, affirme la présidente. «Selon l'interprétation de Donald Trump, notre pays fait perdre près de 40 milliards aux États-Unis. C'est absurde. Il a l'impression que la Suisse vole cet argent», ajoute celle qui, comme en avril, martèle que l'équilibre est «presque atteint». Du moins, si les services – et pas uniquement les biens – sont intégrés dans le calcul. La rengaine est connue. Mais elle ne trouve visiblement pas d'écho auprès de la Maison-Blanche. Au même titre que le 6e rang helvétique au classement des investisseurs étrangers n'émeut pas l'administration américaine. Autrement dit, avant de retourner à la table des négociations, la Suisse va devoir construire un nouvel argumentaire. Lequel? Mystère. «Le Conseil fédéral n'en a pas encore discuté.» La Suisse humiliée? Des semaines durant, la voie vers le verdict américain était pavée d'optimisme. Du téléphone entre Donald Trump et Karin Keller-Sutter – vingt-cinq minutes qui sonnaient alors comme le salut helvétique – aux négociations menées de haute lutte à l'ambassade américaine, la Suisse nourrissait l'espoir de s'en sortir. Et mieux que les autres. La chute est brutale. Alors chacun exprime sa douleur. Ce vendredi, les faîtières économiques et l'ensemble de l'échiquier politique ont multiplié les appels à des «réactions fermes», des «mesures rapides» et autres injonctions de cesser la «complaisance». Le verbe est aiguisé, mais les solutions sont rares. Touchée dans son orgueil, la Suisse grogne. La première puissance mondiale a-t-elle, d'un revers de main, humilié toute une nation? «Non, c'est un moment difficile, mais nous allons à nouveau négocier. Le Secrétariat d'État à l'économie a déjà pris les premiers contacts», appuie Karin Keller-Sutter, sans trahir de lassitude. Pourtant, le dossier des taxes douanières est un éternel recommencement. Karin Keller-Sutter arrivant sur la prairie du Grütli pour la fête fédérale du 1ᵉʳ Août. Flueeler Faire abstraction à défaut de pouvoir agir Sur la plaine du Grütli, personne ne jette la pierre à la Saint-Galloise. En revanche, on invective volontiers le président américain. Lui qui, sans compassion, ombrage le ciel du 1er Août. «Oui, Donald Trump gâche la fête. Mais il faut faire abstraction, nous n'avons pas le choix», glisse un Neuchâtelois endimanché dans sa chemise edelweiss. Un Bernois acquiesce. «Qu'il fasse ce qu'il veut, la Suisse résistera.» L'hymne retentit. L'assemblée se lève. Chacun porte alors sa main à la poitrine, comme pour faire passer un message. Oui, la Suisse est offensée, mais elle reste fière. Et manifestement patriote. Les droits de douane américains, le coup de massue pour la Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Dimitri Mathey est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2025. Correspondant en Valais, il décrypte les enjeux cantonaux pour la Romandie. Auparavant, il était responsable politique pour «Le Nouvelliste». 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